Le toit végétalisé, aussi appelé toiture végétale prend peu à peu de l’ampleur : c’est une alternative aux couvertures classiques dans la construction. D’abord utilisée pour les immeubles collectifs et les bâtiments professionnels, cette technique est de plus en plus adoptée dans l’habitat individuel.

Voici quelques clés pour mieux connaître ce procédé écologique.

-La toiture végétale : une technique ancienne

L’essor des toits végétalisés doit beaucoup à la mouvance des bâtiments HQE (haute qualité environnementale). Néanmoins, cette technique reprend un procédé ancestral, puisque les tribus amérindiennes recouvraient leur habitat de terre plantée d’herbe.

Aujourd’hui, les toits végétalisés sont mis en œuvre principalement en Suisse, en Amérique du Nord, aux Pays-Bas, en Allemagne, dans les pays scandinaves et au Japon. En France, le recours à ce type de couverture reste encore timide, même si le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) estime qu’on installe 200 000 m2 de toiture végétale chaque année.

-Les 3 grands types de toits végétalisés

Techniquement, une toiture végétale consiste à poser en guise de couverture un mélange de substrat nutritif et de végétaux. Ce dispositif nécessite une structure adaptée, non seulement au niveau de la charpente, mais aussi des murs. Réservé aux toits plats ou à pente faible, le toit végétalisé se prête mal à l’installation de panneaux solaires ou photovoltaïques. Enfin, il coûte 4 à 5 fois plus cher qu’une toiture classique.

On rencontre généralement trois grands types de toitures selon le niveau de végétalisation :

  • La végétalisation extensive consiste en un substrat d’environ 10 cm planté de végétaux couvre-sol, de mousses et de sédums (sorte de succulente que l’on trouve beaucoup dans les rocailles). Grâce à son faible poids (30 à 100 kg/m2), ce type de toit végétal convient aux grandes surfaces. Il nécessite peu d’entretien et un budget modeste (30 à 50 € HT le m2). En revanche, il ne permet pas de cultiver de "vraies" plantes et on ne peut pas marcher dessus.
  • La végétalisation semi-intensive (ou semi-extensive) est plus décorative. Le substrat de 15 à 30 cm permet de planter des fleurs, des légumes, voire des arbustes grimpants comme une vigne vierge ou du chèvrefeuille. L’entretien est plus conséquent (arrosage notamment).
  • La végétalisation intensive permet d’aménager un vrai toit-terrasse jardiné où l’on peut se promener. Du fait de son poids important (de 600 kg à 2 t/m2), il est réservé aux petites et moyennes surfaces. L’épaisseur du substrat va de 30 cm à 2 m et autorise la culture de gazon, de graminées, de vivaces, d’arbustes et même d’arbres. Ce jardin suspendu nécessite plus d’entretien et coûte plus cher (100 à 300 € /m2 HT).

Quelle que soit la solution choisie, un accès permanent doit être prévu pour réaliser l’entretien courant. Ce dernier est plus ou moins important en fonction du type de végétalisation.

Il faudra au minimum prévoir une ou deux interventions par an pour enlever les herbes indésirables, les feuilles mortes et vérifier l’étanchéité.

-Une technique soumise à la réglementation relative aux toitures


En matière de réglementation, il n’existe pas de DTU (document technique unifié) spécifique à la toiture végétalisée. Ce procédé est abordé de manière indirecte dans les DTU concernant l’étanchéité des toitures et les travaux de réfection. Par ailleurs, l’installation doit également être conforme à la norme NF P84-204 relative à l’étanchéité du toit. Enfin, les toits végétalisés doivent respecter les règles locales d’urbanisme (PLU ou carte communale).

-Quels sont les avantages d’un toit végétalisé ?

1/Une toiture écologique

L’intérêt premier de la toiture végétale est écologique. Les végétaux stockent non seulement le CO2, mais filtrent également les poussières et particules fines. Ils améliorent ainsi la qualité de l’air extérieur, notamment en ville. Dans les agglomérations, les toits végétalisés apportent de la verdure dans des endroits où il y a peu de végétation et permettent d’atténuer les îlots de chaleur urbaine.

L’installation d’un toit végétal favorise aussi la biodiversité, car les plantes servent de refuge et de nourriture aux oiseaux et aux insectes (abeilles, cloportes, coccinelles...).

2/Des performances thermiques et acoustiques excellentes

Le toit végétalisé est aussi souvent choisi pour ses performances énergétiques. En effet, il est plus isolant que la tuile, l’ardoise ou le gravier parfois posé sur les toits plats. Les besoins en chauffage sont réduits de 38 % par rapport à une toiture conventionnelle et la maison ne nécessite plus de climatisation. Les végétaux régulent aussi naturellement la température et le degré d’humidité à l’intérieur de l’habitation.

Une toiture végétalisée draine mieux l’eau de pluie et réduit les phénomènes de ruissellement qui peuvent créer des inondations. L’eau est captée par les végétaux et évacuée par évaporation.

L’acoustique est aussi meilleure avec une toiture végétalisée, puisque les végétaux réduisent les bruits d’impact de l’eau sur le toit. Ils absorbent et atténuent aussi les sons extérieurs.

Le toit végétalisé est très esthétique puisque son aspect change au fil des saisons. Ses multiples avantages écologiques, acoustiques et énergétiques devraient favoriser son développement dans les années à venir.